samedi 18 août 2007

Deux vrais pas de côté

Contribution de J.P. Lambert au rassemblement de Cahors.


Deux VRAIS « pas de côté »

1. Un pas « économique »

Etes-vous décidé à grossir le nombre des mécontents et vous faire ratisser par des partis et mouvements destinés à gérer un système économique et politique dont la preuve n’est plus à faire qu’il produit un écart toujours plus grand entre les riches et les pauvres ?

Si oui, qualifiez-vous d’anti-capitaliste, anti-libéral ou altermondialiste et gardez-vous bien de proposer un tout autre système de gestion des ressources et de partage des richesses à proposer.

Si oui, alors reprenez le slogan « objectif décroissance » en vous aveuglant sur le fait que LA CROISSANCE, dont il s’agit effectivement de disjoncter, est essentiellement due à l’obligation de faire des PROFITS MONETAIRES CROISSANTS, en exploitant au maximum les ressources humaines et naturelles disponibles et en conquérant toujours de nouveaux marchés.

Assez de démagogie !

Aujourd’hui, toute « grève de la conso » ou réduction des dépenses doit être considéré comme un acte écologiquement responsable. Il n’en revient pas moins à se tirer une balle dans le pied, puisque l’économie repose sur des PROFITS MONETAIRES CROISSANTS.

En se portant au pouvoir, dans les conditions actuelles, n’importe quel parti pour lequel vous voterez ou apporterez avec regrets votre voix endossera cette responsabilité. Il fera donc les yeux doux à toutes les entreprises, locales ou d’origine étrangère, dont les profits monétaires sont susceptibles de gonfler, par le biais de l’impôt et des taxes, les capacités du service public. Les restructurations ? Quel malheur ! (larmes pur croco) Mais… si les profits réalisés sur les suppressions d’emplois font monter le niveau d’assistance publique… ? (bouche en cœur).

Toute dénonciation du capitalisme, de la mondialisation… et de la croissance, qui va chercher la solution dans une meilleurs gestion d’une économie reposant sur les profits monétaires, est un soutien objectif de cette même économie.

Exemple : faire des profits avec des produits et services « décroissants ». Dans le cadre actuel, la planète et les peuples continueront d’être laminés sous les produits et services de l’économie la plus concurrentielle. La nécessité de faire des profits croissants sur des produits « décroissants » toujours plus nombreux aboutira à la même ruine. Aucune relocalisation en perspective, sauf si l’énergie pour les transports vient soudainement à manquer.

Anticipons plutôt sur cette catastrophe annoncée en sortant le plus tôt possible du mode de gestion actuel.

Comment ?

En COMPTABILISANT les produits et services disponibles, dans des « cercles » de différentes grandeurs.

On peut le faire soit sous une forme monétaire différente, par le biais d’une monnaie non accumulable (solution facile à comprendre parce que nous avons cinq mille ans de monnaie dans la tête), soit, plus proche encore de la gestion économe des ressources dont nous avons besoin, sous la forme de codes-barre (mettant ainsi fin à l’évaluation en « prix »). Le « chiffrage » des ressources matérielles fait intervenir un coefficient de renouvelabilité.

En DISTRIBUANT à chacun une quote-part du total.

Dans le cas d’une monnaie non thésaurisable, on a compris que tout ce qui sera produit pourra être acheté, puisque les moyens d’achat seront gagés sur ce qui a été produit !

Inutile de produire plus que nécessaire. La renouvelabilité des produits et services est entre les mains des producteurs potentiels. Ils peuvent y faire objection en fonction de critères écolos ou même organisationnels (l’entreprise ne permet pas suffisamment d’initiatives, est braquée sur la production et non ce qu’on y apprend…). Tout ce que nous avons toujours espéré en matière de démocratie est réalisé.

Dans le cas d’un chiffrage entièrement « matière », les avantages politiques et écologiques semblent supérieurs.

TOUT CE QUI SERA DISPONIBLE avant transformation sera connu des entrepreneurs potentiels et la décision d’entreprendre réglée sur cette réalité et non, comme c’est le cas aujourd’hui, sur la spéculation des cours. L’empreinte écologique de la collectivité devient mesurable. Après transformation, rien ne vous interdit de vous montrer encore plus exigeant en matière d’empreinte personnelle. Vous ne ruinerez personne en ne remplissant pas votre panier.

2. Un « pas » politique

L’inversion économique (faire dépendre les échanges directement des richesses disponibles et non plus des profits MONETAIRES qu’on « doit » absolument en tirer) vous intéresse ?

ELLE INTERESSE AUSSI TOUS LES PEUPLES DE LA PLANETE !

Alors voyons plus loin que le guidon « écolo ». Il n’a jamais « fait » plus de 15% de voix et les élus sous cette étiquette ont été obligés de « faire avec » les gestionnaires du profit MONETAIRE, là où ils auraient voulu du profit humain et environnemental.

A l’inversion économique proposée,

IL FAUT ASSOCIER TOUS LES PEUPLES,

et ceci des actuelles « bases » aux actuels « sommets ».

Faut-il attendre de savoir nager pour aller à la piscine ?

Faut-il attendre la « conscientisation des masses » pour faire quelque chose ?

Les excellentes raisons techniques exposées ci-dessus pour faire la relocalisation et la décroissance peuvent, en tout cas au début, « leur passer par dessus la tête ».

N’IMPORTE QUI PAR CONTRE PEUT COMPRENDRE L’INTERET QU’IL AURAIT DE DISPOSER du berceau au tombeau de MOYENS GARANTIS D’ACQUERIR DES BIEN ET SERVICES NECESSAIRES A SES BESOINS DE BASE et qu’il pourra désormais diriger pour qu’ils n’offensent pas son identité, ses usages, historiquement construits.

La différence entre ce « revenu » COMPLET garanti sur la réalité des ressources disponibles et le « revenu d’existence » faussement garanti sur les profits et qui reste à compléter, dans un climat de concurrence entre travailleurs et de soumission aux patrons, est éclatante !

C’est sur cet objectif qu’il faut nous concentrer.

C’est un objectif à destinée POPULAIRE et non plus démagogique.

Les conditions actuelles exigent de l’audace.

« Munich », vous vous souvenez ? On crut s’arranger d’Hitler, et il fallut lui faire la guerre en position défavorable. Toute compromission avec le système actuel prépare des catastrophes plus grandes encore.

Alors au travail :

Etude sérieuse de l’hypothèse économique envisagée en tenant compte des possibilités actuelles offertes par l’nformatisation et l’élévation générale du niveau de connaissances et de sensibilité (non-violence, etc.), de l’urgence et des nouvelles conditions que nous voulons voir prises en compte par tout projet social, économique ou politique.

(on remarquera très vite qu’elle se démarque du « distributisme historique », à juste titre rejeté, quoiqu’il ait lui aussi envisagé l’inversion de l’origine des moyens de paiement, comme MARX cent ans plus tôt)

Mise en ondes politiques

JP Lambert

1 commentaire:

Sylvie Haute-Loire a dit…

Pas mal. Juste un peu brouilon. Et quel style! J'imagine d'ici la tête des personnes de mon entourage qui ne bloguent pas Bové and co.
Sinon partante pour avancer dans ce sens.
Peut-être à Lalouvesc?