lundi 20 août 2007

F- proposition initiale smv appel + manifeste

Proposition de sousmarinvert pour le manifeste.

Altermondialistes, écologistes, autogestionnaires, féministes, libertaires, de tous horizons, rebelles et créatifs, nous nous sommes rencontrés lors d’une campagne électorale qui aurait du changer l’histoire. Nous avions choisi notre candidat comme un outil collectif: José Bové. Mais faute d’avoir pesé sur l’organisation de« notre campagne », nous n’avons pas su empêcher sa prise en mains par un quarteron de « spécialistes », médaillés de toutes les défaites politiques et sociales, qui a produit un résultat à la mesure de leurs capacités.

Mais, autant que celui de notre candidat, de son équipe rapprochée, c’est de notre échec collectif qu’il s’agit. La jonction historique entre les résistants altermondialistes, qui croient que la politique doit changer le monde et les dizaines de milliers de signataires individuels, ces créatifs culturels qui pensent qu’on doit se changer soi-même avant de changer le monde s’est toutefois esquissée, à la base et s’est heureusement réalisée à l’heure des bilans.

Pour le capitalisme comme pour nous : Le monde est fini, il n’y a plus de nouvel espace à découvrir et donc à ravager, à ruiner. Ne lui ne restent que trois ultimes champs d’expansion : la brevetabilité du vivant, de la reproduction humaine (ogm, nanotechnologies), la dépollution de la planète et in fine, la tentative de contrôle des aléas climatiques.

C'est dans cette perspective, au milieu de ce champ de ruines, que des altermondialistes se rencontrent, cet été 2007, en de nombreux lieux. Pour notre part, le bilan tiré, nous avons décidé de rédiger ensemble le manifeste du mouvement altermondialiste international.

Cahors, le xxxxxx

Manifeste du Mouvement Atermondialiste Internationaliste (MAI) ou appel de Cahors. Depuis le premier forum social mondial de Porto Alegre, l’altermondialisme hante les maitres du monde : En effet, la création d’une nouvelle internationale, pacifiste, créative et multicolore, les faisait trembler. Tous leurs fidèles serviteurs sont unis au sein du PPA (Parti de la Presse et de l’Argent) pour traquer ce spectre : Bush, L’OMC et la commission de Bruxelles, TF1, France Inter, les sociaux libéraux au nord, leurs pantins sanglants au sud.

Il en résulte déjà de nombreux enseignements :

Déjà l’altermondialisme est reconnu comme une puissante menace par les « maitres du monde ».

Si le libéralisme est bien la démence sénile du capitalisme : c’est donc bien le capitalisme qu’il faut abattre et non simplement repeindre, fusse en rouge et vert. Il est grand temps que le monde connaisse ses buts ultimes : marchandiser tous les biens de l’humanité, en s’accaparant, par la loi et/ou la force : la terre, l’eau, l’air pur. Notre devenir est fragile, les dégâts et pollutions infligés à notre planète seront bientôt irrémédiables, le climat est déjà bien plus déréglé qu’avoué, la fertilité humaine devient hypothétique, des nombreuses espèces animales et végétales disparaissent sous nos yeux. Le capitalisme nous revendra bien vite et très cher jusqu’à nos gènes, trafiqués et brevetés. On a longtemps cru, naïvement, que les capitalistes nous vendraient la corde pour les pendre. Erreur : Ils sont en train de nous vendre la corde à laquelle ils rêvent de nous voir pendus.

Notre but est de nous réapproprier notre bien commun, l’humanité. Nos moyens sont simples et clairement annoncés : agir local, penser global, action collective et non violente, reprise en main individuelle et collective de nos vies, de notre santé, de notre corps, démocratie directe, par la mise en réseaux de tous les rebelles et créatifs, sur toute la surface de notre planète. Nous réapproprier le monde, c’est réinvestir l’économie, retisser les liens sociaux, repenser les services collectifs, les échanges. Il s’agit d’une priorité absolue : en constituant collectivement les marges de manœuvre financières indispensables à notre indépendance, nous privons aussi nos maîtres de leur principal carburant : le profit.

Nous opposons à l’argent spéculatif et cher payé pour les pauvres : les échanges, les monnaies sociales, locales et fondantes.

« Partout se posera la même redoutable question, celle qui hante le monde depuis deux siècles : comment faire travailler les pauvres, là où l’illusion a déçu, et là où la force où la force s’est défaite ». (Guy Debord).

Nous opposons au salaire ou à un piteux revenu minimum un droit d’existence inaliénable, de la naissance à la fin de vie, nous opposons au travail-servitude la libre participation aux activités collectives. Car la propriété privée a dépossédé tous les humains de leurs premières libertés : celle de circuler partout, de gouter le fruit d’un arbre, se baigner dans une rivière.

La guerre sociale mondiale a bel et bien déjà commencé, par une contre offensive spectaculaire : l’instrumentalisation du terrorisme, le 11 septembre 2001. Au-delà d’une prétendue guerre des civilisations, c’est bien de la guerre aux pauvres dont il s’agit. Faute d’en avoir pris l’initiative, les peuples doivent la subir, impréparés, alors que leurs dirigeants en nient encore l’évidence. De tous temps, les oligarchies ont procédé ainsi : justifier, faire accepter aux 80 % de dépossédés, en les divisant, l’existence de 20 % de possédants, Dans sa démence sénile en phase terminale, le capitalisme rêve de concentrer encore plus pouvoir et richesse, dans des proportions jamais osées : Bientôt, moins de 3 % de la population mondiale tiendra en main plus de 97 % des richesses du monde.

Nous souhaitons abolir la propriété privée, la remplacer par le droit d’usage, abolir la propriété intellectuelle, remplacée par le droit moral.

L’histoire du monde se résume, jusqu’à aujourd’hui, à la longue et fastidieuse chronique de nos servitudes. Cette lutte des classes, que nos maitres « modernes » aimeraient tant nous faire oublier s’est mondialisée radicalement, nous devons nous y adapter, en mondialisant les alternatives.

Dans sa quête névrotique de suraccumulation, le capitalisme vole, pille, exploite, jusqu’à crever la couche d’ozone, transformer en désert de rieuses forêts ici, épuiser des sols fertiles ailleurs, générer des guerres, et partout, rendre l’eau imbuvable. Ogres insatiables, au nom du marché et de la concurrence, des monopoles mondiaux s’entre-dévorent, en une concentration telle que même les planificateurs dits marxistes n’en ont jamais rêvé. Ne restera-t-il bientôt pour nous rançonner que la générale des services, dépeinte par Georges Orwell ?

Nous opposons à ces dinosaures l’avenir, notre propre paradigme, le bien commun, le respect de l’environnement, l’usage conscient et réfléchi en commun des ressources sur toute la planète, et le respect absolu du droit des générations futures.

La fin du siècle dernier nous a heureusement débarrassés du totalitarisme collectiviste, le début de siècle devra nous débarrasser du totalitarisme de l’individualisme, érigé en liberté par les puissants pour asservir les faibles. Aujourd’hui, il convient de neutraliser cette classe de possédants, extrêmement nuisible pour la planète, fermement, mais sans violence, en lui confisquant collectivement ses deux piliers : la propriété et l’argent.

Refus de toute violence qui justifie la répression : Pour s’assurer du contrôle des peuples, le PPA dirige désormais l’essentiel des médias, restreint et surveille nos déplacements sur Internet et les médias alternatifs,. Les peuples se révoltent avec violence ? Celle-ci, largement médiatisée, sert de prétexte à accroitre le niveau de contrôle (lois liberticides, arrestations arbitraires, caméras de surveillance). Bracelets et puces électroniques seront bientôt imposés aux « déviants ».

De tous temps, au fil d’une guerre quasi ininterrompue, les hommes et des femmes libres ont essayé de se défaire de leurs laisses. Mais trop souvent, ils et elles ont confié à des dirigeants, des élites, des libérateurs, le soin de les libérer : Ils se sont retrouvés promptement dotés d’une nouvelle laisse, ornée de motifs à la mode… Mais, déblayons le terrain, soyons conscients de nos priorités : nos gentils « organisateurs » quelque soit leur idéologie, nous enseignent que demain, on rasera gratis, oubliant au passage que Marx, déjà, disait que« l’émancipation des travailleurs sera l’œuvre des travailleurs eux-mêmes ». Nous n’envisageons aucune révolution sanglante, aucune pendaison de capitaliste ou de bureaucrate, mais simplement de nous libérer, y compris et en premier lieu de la tutelle de nos dirigeants autoproclamés.

Sans illusions, nous savons que si les luttes catégorielles et sporadiques ont pu, parfois, arracher à nos maitres un espace nouveau de liberté, celui-ci a toujours été récupéré, d’une manière où d’une autre, pour moderniser les rapports de production et nous laisser, in fine, que la liberté de consommer un peu plus, y compris en concédant un peu de congés.

De fait, la démocratie délégataire nous conduit généralement à choisir, qui, parmi nos maitres, serait le plus apte à manier, soit la carotte, soit le bâton. Dans cette période, utilisant un étrange attentat de manière spectaculaire, les maîtres du monde récupèrent patiemment, une à une toutes les miettes précédemment concédées, instituant progressivement une nouvelle dictature économique et médiatique : le techno fascisme.

Nous opposons à ce sombre avenir la démocratie directe. Nous l’expérimentons, dès maintenant, au sein de notre mouvement, en imposant le respect de tous et toutes, des minorités, le contrôle permanent des élus lors de leur mandat unique, et la révocation possible du mandat par les électeurs, comme prévu dans la constitution de 1793.

Nous sommes entrés dans la dernière phase de cette guerre sociale et, rarement dans notre histoire, les chances de victoire n’ont été plus sérieuses. Les peuples, de mieux en mieux informés, ne s’en laissent plus compter. Dans sa quête frénétique de profits, le capitalisme fini par faire exploser le dernier grand mythe qui le protégeait de la révolution, le mythe d’une classe moyenne. La disparition de celle-ci est proche et le monde apparaitra dans toute sa nudité : cruellement inégalitaire. Abandonnés en rase campagne, les valets cesseront de croire que leur destin est lié à celui de leurs maîtres. Car, si les riches ont besoin de pauvres, les pauvres, pour ne plus l’être, doivent apprendre à se passer des riches, en commençant par arrêter de les nourrir et les servir.

Nous opposons, par nos pratiques, nos valeurs, qui fondent notre action et notre mouvement, en plaçant l’individu, sa santé et son environnement au centre de notre combat collectif.

Concernant le fonctionnement de notre mouvement, précisé par un règlement intérieur qui fixera les bases de la démocratie directe, il prévaudra sur toute autre considération. Car l’autogestion doit se préparer, s’organiser, se structurer, afin de nous préserver des dérives égotiques ou des prises de pouvoir. Le débat doit être permanent, nous en avons les moyens avec Internet, afin de répondre rapidement, sur le terrain social, écologique ou politique, à toute urgence. Le temps du « fais ce que je dis, mais ne pas fais ce que je fais » est fini. Nos « alters » pratiques doivent être authentiques, claires et compréhensibles par tous. Nous nous investirons sur les terrains de toutes les pratiques alternatives à cette surconsommation désastreuse : Nous serons d’autant plus fondés et crédibles à résister d’une main, que nous aurons créé de l’autre. Nous voulons ré enchanter le monde ! Cette révolution souterraine est déjà en cours. Nous allons l’amplifier, en créant partout où nous le pourrons de nouvelles structures collectives : associations, des groupements d’achat bio, fermes collectives autogérées, amap*, Cigales*, éco-hameaux, scop*… « Cet autre monde en marche » sera visible de partout : Nos actions en étant nos plus belles démonstrations.

De l’air, expérimentons ! Oublions les vielles idéologies nées avec l’industrie et le productivisme ! Il y eut l’époque de la pratique de l’idéologie, il nous faut passer à l’idéologie de la pratique. Il n’y aura jamais une seule alternative aux pratiques imbéciles du capitalisme, mais de nombreux mondes possibles : seule l’expérimentation permettra d’en faire un tri efficace et pertinent.

Nous appelons à la constitution d’une nouvelle internationale, mouvement resserrant les liens entre tous les « alters », tous les dépossédés de la planète, afin de mutualiser nos pratiques, les nouvelles pistes à explorer. Les peuples du sud ont un besoin urgent de relais politique au nord, nous devons réapprendre auprès d’eux la solidarité et un mode de vie plus frugal. Enfin, nous avons tous un besoin urgent de mieux nous connaitre, afin de relocaliser nos économies, sans trop de dommages pour l’ensemble des peuples. Notre mouvement, c’est la révolution permanente : C’est pourquoi nous jetons les bases, dès ce jour, de la création, fin septembre 2007, du Mouvement Altermondialiste Internationaliste.

Nous bâtissons le laboratoire d’expérimentations de cet « autre monde en marche » rebelle et créatif. Nous ne nous situons pas que sur le terrain politique, nous nous recentrons sur l’action, en réinventant l’autogestion, le vivre ensemble. Ce faisant, nous allons restaurer la politique, au sens noble du terme. Nous participerons aux futures échéances, non pas pour prendre le pouvoir, mais en tant que contre pouvoir, sans illusions sur le fonctionnement actuel de la démocratie délégataire. Nous entendons, par l’exemple de nos pratiques, promouvoir ainsi notre paradigme, la démocratie directe.

Notes :

Amap* :Association pour le Maintien de l’Agriculture Paysanne http://alliancepec.free.fr/Webamap/

Cigales* :Club d’Investisseurs pour la gestion Alternative et Locale de l’Epargne Solidaire http://www.cigales.asso.fr/

Scop* :Société coopérative de production http://www.scop.coop/P193_FR.htm

1 commentaire:

durito a dit…

Bonjour, dans l'espace interne d'un site que vous connaissez peut etre, vous pourrez participer à une discussion sur le projet "d'appel":


http://www;unisavecbove.org

L'article est intitulé: "Projet de manfieste du mouvement altermondialiste internationaliste"

Vous pourrez voir les nombreuses remarques à ce projet de texte....Malheureusement sans réponses à l'heure actuelle..

Mais nous ne désespérons pas: L'article a été proposé à publication le 19 juillet