vendredi 20 juillet 2007

Les médias comme obstacles à la transformation sociale (Sud Intérieur) publié par ACRIMED

Les médias comme obstacles à la transformation sociale (Sud Intérieur)

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Nous publions ci-dessous, sous son titre original [1], une résolution adoptée par le Congrès des 21 et 22 juin 2007 de Sud Intérieur. Ce syndicat nous l’a transmise en nous autorisant à la publier. (Acrimed)

Les médias : un obstacle à la transformation sociale que nous revendiquons

Comme bon nombre de secteurs, celui des médias est plus que jamais marchandisé. Cette marchandisation a entraîné le service public de l’audiovisuel à adopter les mêmes règles que les médias privés : être profitables avec comme seule boussole, l’audience, une idéologie à elle seule.

Les médias dominants ne sont pas de simples propagandistes de la pensée de marché ; ils sont des acteurs directs de la globalisation capitaliste avec un intérêt direct à sa perpétuation éternelle. Ils sont contrôlés par de grands groupes industriels, Lagardère, Dassault, Bouygues Pinault, Arnault, Bolloré, Vivendi, Bertelsmann, des banquiers (Rothschild) avec une implication grandissante des fonds d’investissement.

Les médias qu’ils contrôlent sont régis par les mêmes règles que celles de n’importe quelle entreprise : logique de rentabilité, cadre hiérarchique pesant, précarité de l’emploi particulièrement importante.

En tant que syndicat de salariés, Sud Intérieur soutient les combats des salariés de ces entreprises comme ceux de toutes les entreprises. Ce secteur est confronté lui aussi à de nombreuses suppressions d’emplois (au nom de la rentabilité).

En tant que syndicat, Sud Intérieur constate tous les jours les ravages causés par la marchandisation de l’information accélérée depuis la privatisation du secteur de l’audiovisuel. Ils concernent notamment la couverture de thématiques relatives à notre champ professionnel :

- une couverture de combat de tous les luttes sociales particulièrement celles issues du secteur public ;

- un bombardement massif relatif au coût de ce secteur public qui serait un « poids » pour la France avec une utilisation particulièrement mensongère de l’instrument de la dette publique ;

- le développement exponentiel des sujets sécuritaires (avec leurs variantes terroriste, immigration notamment), qui entretiennent la peur pour mieux juguler les révoltes sociales. N’oublions jamais que pour ces médias dominants, l’utilisation récurrente de ce thème n’a rien de surprenant :

« Les médias (qui mentent) appartiennent aux profiteurs de l’ordre. Attiser le « sentiment d’insécurité » ou la panique du « terrorisme « ne constitue pas seulement le miel de leur tapinage commercial : c’est d’abord leur raison sociale » (« Les médias, c’est la guerre, », PLPL n° 6, octobre 2001).

Ce dernier aspect est d’autant plus fondamental pour Sud Intérieur que nous syndiquons des policiers.

Pour Sud Intérieur, le combat pour la transformation du secteur de l’information et du divertissement en un véritable service public dégagé des tutelles économiques et politiques est indissociable de notre combat pour la transformation sociale de la société.

C’est la raison pour laquelle, Sud Intérieur souhaite que le prochain Congrès de Solidaires soit l’occasion pour notre Union syndicale d’en faire un de ses enjeux revendicatifs majeurs.

- Sud Intérieur, syndicat national, syndiquant les personnels du Ministère de l’Intérieur, membre de la Fédération Sud Collectivités Territoriales et de l’Union Syndicale Solidaires


http://www.acrimed.org/article2666.html

1 commentaire:

vincent nantes a dit…

Boycott de la redevance-

Je rejoins globalement cette analyse du rôle conservateur des médias, publics ou privés.

L'influence des intérêts d'affaires sur les canaux d'information est un obstacle majeur à une mobilisation citoyenne de grande ampleur.

Dans les médias privés, la détention du capital crée un lien de soummission évident entre l'équipe de rédaction et le(s) gros actionnaire(s).

Dans les médias publics, c'est l'adoption de la logique commerciale, enchaînant les équipes de rédaction aux gros annonceurs, et la participation aux Conseils d'Administration de politiciens complices des milieux d'affaires, qui détournent ceux-ci de leur stricte mission civique.

Que faut-il faire pour changer la donne?

Nous n'avons aucun moyen efficace d'action envers les médias privés.
En revanche, nous en avons un direct et hautement symbolique sur les médias publics.

En effet, ceux-ci sont financés directement et principalement par la collecte de la redevance. C'est donc nous qui raquons pour cet outil de décervelage.

Nous pouvons à l'approche de la période de paiement de la redevance, adossée au traitement de la taxe d'habitation redevable à la mi-novembre, refuser massivement de s'en acquitter.

Nous pouvons faire circuler une lettre ouverte signée par chacun des citoyens-contrevenants, qui détaille les raisons de ce refus et les revendications pour lever le boycott et payer notre dû.

Nous devrions aussi prévoir une manifestation entre le Palais-Bourbon et le siège de France Télévisions et prévoir un grand sit-in citoyen à proximité de celui-ci.

Ayant réfléchi à cette action avec un ami, nous pensons qu'il faut que les nouveaux collectifs altermondialistes l'initient mais la présentent bien comme ouverte à tous les citoyens et mouvements effarouchés par la qualité actuelle de l'audiovisuel public censé nous informer.

Il faut être prêt à l'ouvrir au PCF comme au MoDem. Rappelez-vous la prise de position de Bayrou contre les liens médiatico-financiers.

Pour revendications, il me semble qu'il serait bon de retenir les suivantes, parce qu'elles peuvent être largement partagées par tout démocrate sincèrement soucieux du débat civique:

-indépendance des Directions de France Televisions et de Radio France par rapport aux politiques:

Nous pourrions proposer un nouveau fonctionnement démocratique au sein de ces structures, sur le modèle associatif. Ces structures de service public pourraient devenir des associations dont la redevable vaudrait cotisation.

-émancipation de la publicité:

La publicité enchaine les médias publics a une logique commerciale qui les pousse à édulcorer leur programmation au profit de l'audience. Elle pose aussi le problème de la pression financière des annonceurs sur la ligne éditoriale. D'autre part, elle participe à renforcer la société de consommation dont le développement est contraire à l'intérêt général.

Voilà deux revendications simples mais majeures eu un plan d'action pour les rendre percutantes.

Qu'en pensez-vous?